La responsabilité du maintien de l’équilibre instantané entre la production et la consommation incombe au gestionnaire du réseau de transport. Celui-ci doit veiller à ce que la zone de réglage dont il a la responsabilité soit à l’équilibre. En Belgique, il n’y a qu’une seule zone de contrôle pour couvrir l’ensemble du pays. Cette zone est gérée par Elia. La zone de réglage ne doit cependant pas toujours couvrir un pays tout entier. Par exemple, l’Allemagne compte quatre zones. Pour s’assurer que l’équilibre est maintenu au sein de la zone de réglage, Elia délègue cette responsabilité à des responsables d’équilibre (BRP, pour Balance Responsible Parties, aussi appelés en Belgique des ARP, pour Access Responsible Parties). Un BRP est une entité de droit privé qui surveille l’équilibre d’un ou de plusieurs points d’accès au réseau de transport. Le portefeuille d’un BRP est aussi désigné comme le groupe d’équilibre. Le BRP compose un portefeuille équilibré en combinant des injections, des prélèvements, des échanges avec d’autres BRP et éventuellement des importations ou des exportations avec une autre zone de réglage. Chaque producteur et préleveur sur le réseau est tenu de conclure un contrat avec un BRP. Ils peuvent également être leur propre responsable d’équilibre.
Voici un exemple illustrant le rôle d’un BRP : Un fournisseur d’électricité achète son électricité auprès d’un parc éolien dans le cadre d’un contrat de gré à gré. Le même jour, un vendredi venteux, la demande des ménages est faible et la production éolienne est élevée. Dans l’hypothèse où le fournisseur est également son propre BRP, son groupe d’équilibre se compose de l’injection du parc éolien, du prélèvement par les ménages connectés et des échanges avec d’autres BRP via le marché de l’électricité. À tout moment, il reste responsable de l’équilibre au sein de son groupe d’équilibre.
Concernant le BRP A sur le graphique ci-dessous, la production abondante du parc éolien couplée à la faible consommation énergétique peut créer un déséquilibre excessif. Au même moment, imaginons un autre BRP B confronté à une pénurie par rapport à sa capacité d’origine. Elle peut résulter d’une panne de l’installation de production de son groupe d’équilibre associée à la consommation plus importante d’une usine présente dans le même groupe d’équilibre. Sur la bourse de l’électricité, les deux BRP peuvent négocier pour compenser le plus efficacement possible leur déséquilibre. Il peut en effet être économiquement plus intéressant de résoudre un tel déséquilibre en échangeant un surplus ou un manque d’énergie au marché libre plutôt qu’en intervenant au sein de son propre groupe d’équilibre.
Le déséquilibre total non résorbé est aplani par Elia via les fournisseurs contractuels de puissance de réglage. Les marchés d’ajustement sont discutés plus en détail ici.
Comme l'illustre l'exemple ci-dessus, un déséquilibre survient lorsque le portefeuille d'un BRP (ou: Responsable d’équilibre) est déséquilibré. Cela peut être dû au fait que l'injection dépasse la demande (un déséquilibre positif) ou vice versa (un déséquilibre négatif). Afin d'encourager les BRP à remplir leurs fonctions et à avoir un périmètre en équilibre, Elia imposera un tarif de déséquilibre sur tous les BRP qui sont en déséquilibre.
Les redevances de déséquilibre reflètent le coût pour Elia du redressement du déséquilibre global du système, pour lequel elle doit utiliser de l'énergie d'équilibrage (plus d'info sur les marchés d’équilibrage
ici). À cette fin, les deux prix suivants sont définis sur une base trimestrielle:
Elia a appliqué un tarif de déséquilibre symétrique depuis le début de 2020. Cela signifie que le prix à payer pour un déséquilibre positif et négatif est égal. Toutefois, le sens de paiement a été inversé : Les BRPs qui consomment plus ou injectent moins que prévu paient le tarif de déséquilibre à Elia, tandis que les BRP qui consomment moins ou injectent plus sont remboursés par Elia. Il peut arriver que le MDP ou le MIP soient négatifs, auquel cas les méthodes de paiement normales sont inversées.
La méthodologie est présentée dans le tableau ci-dessous.
Le facteur alpha est un facteur de correction appliqué comme une incitation supplémentaire pour les BRP à maintenir un portefeuille équilibré en cas de déséquilibre structurel sur le réseau belge. Un déséquilibre structurel se produit lorsque le déséquilibre du système dépasse 150 MW. Le facteur alpha augmente de manière exponentielle en fonction de la moyenne mobile du déséquilibre du système au cours des deux derniers trimestres de l'année et s'aplatit à environ 200 EUR/MWh. C'est ce que montre le graphique ci-dessous. Pour les déséquilibres du système inférieurs à 150 MW, le facteur alpha est de 0.
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Remarque : Next Kraftwerke ne garantit pas l'exhaustivité, l'exactitude et l'actualité des informations fournies. Le présent article n'a qu'un but informatif et ne remplace pas un conseil juridique individuel.